jeudi 21 avril 2011

Jeudi saint : Institution de l'Eucharistie, fête des prêtres

 Voilà un petit extrait de Bernanos, qui conclut une conversation entre un soldat et le prêtre : cet extrait est l'un des rares qui réussit sans trop de difficulté à me faire verser des larmes et pourtant je suis une grosse crevette pas très exaltée, au quotidien. Il est vrai que lorsqu'on atteint des sommets spirituels et littéraires de ce genre, on n'a plus qu'à s'agenouiller ou pleurer.

"Hélas! Dieu s'est remis entre nos mains -son Corps et son Âme- le Corps, l'Âme, l'honneur de Dieu dans nos mains sacerdotales- et ce que ces hommes-là prodiguent sur toutes les routes du monde... "Saurions-nous seulement mourir comme eux? me disais-je. Un moment, j'ai caché mon visage, j'étais épouvanté de sentir les larmes couler entre mes doigts. Pleurer devant lui, comme un enfant, comme une femme! Mais Notre Seigneur m'a rendu un peu courage. Je me suis levé, j'ai laissé tomber mes bras, et d'un grand effort -le souvenir m'en fait mal- je lui ai offert ma triste figure, mes honteuses larmes. Il m'a regardé longtemps. Oh! L'orgueil est encore en moi bien vivace! J'épiais un sourire de mépris, du moins de pitié sur ses lèvres volontaires -je craignais plus sa pitié que son mépris.- "Vous êtes un chic garçon, m'a t-il dit. Je ne voudrais pas un autre curé que vous à mon lit de mort." Et il m'a embrassé, à la manière des enfants, sur les deux joues." (Journal d'un curé de campagne, de Bernanos)







 Rendez-Vous

Aujourd’hui, c’est dimanche et j’ai un rendez-vous

Très spécial, avec mon Amoureux préféré, mon unique.

De la semaine, à dire vrai, je ne l’ai pas quitté du tout

Mais voilà, le dimanche, il s’agit d’une étrange alchimie.


Un Mystère immense, Mon Seigneur s’en vient paré

De gloire et de beauté, un Prince au milieu de son armée

D’anges et de saints, Il s’en vient jusqu’à moi qui l’attendait

Pour moi, rien que pour moi, des paroles murmurées


Il s’avance et se penche, ne le voyez-vous pas ?

C’est Lui, c’est bien Lui, je le reconnais entre mille

Je tends le cou, lui souris, fais le signe de la croix,

A son tour, Il me voit, oh! Mon Dieu et ma vie.


Un Mystère immense, Mon Seigneur s’en vient paré,

De gloire et de beauté, dans la blanche Hostie consacrée,

Dans le Calice exposé, Il s’en vient jusqu’à moi qui l’attendait,

Pour moi, rien que pour moi, dans ma bouche et mon cœur déposé.


Rencontre particulière que notre Dieu dans sa sagesse

Infinie et son amour tout puissant a imaginé un jour.

Dans son éternité, Il a créé, le ciel, la terre, tout l’univers

Pour moi, pour nous deux, préparé ce seul rendez-vous.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire